La dyspraxie verbale
1 - C'est quoi la dyspraxie verbale ?
Touchant trois enfants sur mille, la dyspraxie verbale est bien plus commune qu'il n'y paraît. Elle consiste en un trouble cognitif qui affecte la production du langage. Bien que l'enfant ne présente aucune lésion cérébrale, il s'agit tout de même d'un trouble neurologique à cause duquel l'enfant ne peut pas coordonner volontairement ses muscles pour produire les bons sons, lettres ou mots.
Il est important à savoir que les muscles et les nerfs sont intacts dans la dyspraxie verbale. De ce fait, un diagnostic précoce mènera à un traitement plus efficace.
a - Symptômes
La dyspraxie verbale se manifeste par plusieurs symptômes qui se reflètent surtout par une difficulté à parler et à communiquer. Ils dépendent surtout de la sévérité de la pathologie. Généralement, ils comprennent surtout :
Il ne faut pas oublier que les symptômes évoquent la dyspraxie verbale, mais ils ne sont pas pathognomoniques. Le diagnostic est surtout fait par un spécialiste de la locution : l'orthophoniste.
b - Diagnostic
Si l'enfant présente des problèmes de locution et n'a pas parlé après avoir eu trois ans, il faut alors se poser la question s'il présente une dyspraxie verbale. L'orientation se fait en présence d'un ou plusieurs symptômes détectés par la famille ou par le médecin de famille ou le pédiatre. Il faut après se rendre chez l'orthophoniste qui va poser le diagnostic.
La démarche diagnostic se fait comme suit :
2 - Traitement et suivi
Devant un enfant présentant une dyspraxie verbale, plusieurs possibilités sont ouvertes aux parents afin d'être encadrés, d'encadrer leur enfant et de le rééduquer pour qu'il puisse fonctionner, plus ou moins normalement, en société.
Le traitement et son suivi sont un effort impliquant plusieurs partis : la famille, l'orthophoniste, l'école, les associations et les auxiliaires de vie sociale.
On débute la rééducation très tôt, généralement une fois le diagnostic établi.
a - Rôle de la famille
La rééducation est un processus long et se fait jour après jour. De ce fait, la famille joue un rôle primordial. En effet, les parents auront la tâche quotidienne d'encourager l'enfant à parler, à répéter certains exercices prescrits par l'orthophoniste et surtout, à lui donner confiance en lui.
Il faut lui rappeler qu'il s'améliore et que sa différence n'est pas si handicapante que cela.
b - Suivi chez l'orthophoniste
L'orthophoniste suivra l'enfant dyspraxique tout au long de sa rééducation. Auparavant, on conseillait des visites hebdomadaires d'une heure. Cependant, les nouvelles recommandations préconisent des visites plus courtes deux à trois fois par semaine. Ceci s'explique par le fait que l'enfant va mieux apprendre et sera moins fatigué par les séances de thérapie de longues durées.
Comment se fait la rééducation ?
Durant les séances, l'orthophoniste va donner à l'enfant dyspraxique plusieurs exercices simples à résoudre. Ces exercices, présentés sous forme de jeux, vont servir à développer certains automatismes gestuels que l'enfant va associer à certains sons et mots. Ils vont de ce fait l'aider à retrouver plus de facilité à communiquer.
L'orthophoniste suivra l'amélioration de l'enfant et lui donnera des exercices plus avancés à faire durant les séances ou bien chez lui.
c - Rôle de l'ergothérapeute
Les nouvelles recherches ont découvert que l'ergothérapie peut jouer un rôle majeur dans la rééducation des enfants dyspraxiques. En effet, une séance hebdomadaire est préconisée durant laquelle l'enfant va prendre part à des jeux spécialisés sur ordinateur qui vont l'aider à associer les mots, les sons et l'écriture.
De plus, la visite de l'ergothérapeute se fait à domicile, endroit dans lequel l'enfant est déjà confortable et familiarisé.
d - Rôle de l'école
Aller à l'école et suivre les cours sont des activités difficiles pour l'enfant atteint de dyspraxie. Cependant, il s'agit d'un élément important dans son développement social et sa rééducation.
Malheureusement, un enfant atteint de dyspraxie aura une scolarité atypique. Il sera, en effet, suivi d'un auxiliaire de vie sociale qui va l'aider à s'intégrer et à effectuer certaines tâches difficiles. Il est généralement assigné par le ministère de l'éducation, par les associations spécialisées, suite à la demande des parents ou de l'établissement scolaire.
e - Rôle des associations
Plusieurs associations proposent leur aide afin d'encadrer et accompagner les parents dans leur combat contre la dyspraxie de leur enfant. Ils vont les conseiller et les orienter vers les orthophonistes, les centres de rééducation et d'autres familles ayant vécu une expérience similaire.
3 - Adolescence et vie adulte
Tout au long de sa rééducation, l'enfant va présenter une amélioration de son expression orale et de sa communication verbale. Malheureusement, tout dépend de la gravité des symptômes initiaux. Certains vont retrouver un état normal à partir de l'adolescence et oublier la dyspraxie à l'âge adulte.
D'autres vont connaître encore des difficultés à parler que ce soit durant leur vie d'adolescents ou leur vie d'adulte. Ils devront de ce fait continuer leur rééducation chez l'orthophoniste.